Présentation

 

Pour simplifier, je recopie quelques lignes envoyées jadis à un éditeur pour accompagner un manuscrit* : « Myriam Champigny, née à Marseille en 1921. Enfance à Genève, adolescence à Paris, jeunesse à Londres pendant la guerre de 1940. Retour en France en 1946. A partir de 1950, vie aux Etats-Unis. En 1969, retour en Europe accompagnée de mes onze chats américains. »



Ces cinq ou six « tranches de vie » ont été bien différentes les unes des autres : les lieux, les âges, les circonstances… Peut-être la période la plus mémorable a-t-elle été celle où, avec mon père, Albert Cohen, nous avons dû quitter la France, en 1940, pour nous rendre en Angleterre comme réfugiés, en compagnie de ma chère Marianne (ma belle-mère) et de notre chatte Timie. Ce sera à Londres que je rencontrerai Robert Champigny qui deviendra mon compagnon. Il le restera pendant toute notre vie et au-delà de sa mort, en 1984.

 

Je raccourcis mon récit et je saute une trentaine d’années. C’est en 1970 que, étant rentrés en Suisse, nous nous installons dans un petit village de la Côte vaudoise. C’est là que je vis depuis lors.

 

Située en pleines vignes, notre maison est un peu devenue mon univers. Je le partage, en ce moment, avec six chats et un chien. Tout autour, un grand jardin plein de recoins, de petits escaliers biscornus et de terrasses façon artisanale, le tout agencé autrefois par Robert. Beaucoup de verdure, plusieurs grands arbres, des fleurs en joyeux désordre,

 

 

 

Albert Cohen
Marianne et Timie
Ma mère, Zabeth, à 15 ans

 

mais nul massif et nul gazon. En revanche, de l’herbe, en général traitée de « mauvaise ». On me dit souvent que mon jardin « fait sauvage ». C’est pour moi un compliment. Je l’aime et m’y trouve bien, les amis et les chats aussi. Seule ma chienne Tiggy préfère en sortir le plus souvent possible.

Quant à la maison, je l’aime aussi. Elle est très lumineuse mais assez fouillasson. Trop de livres et trop d’objets. Ma chambre, au premier étage, est une chambre-à-vivre, avec vue (imprenable heureusement) sur le lac et les montagnes. J’espère pouvoir y pousser mon dernier soupir, le temps venu. Rien ne presse. C’est dire si j’y suis bien !

"L'Envigne"


* Monde chat, Ed. Payot, Lausanne, 1977 (épuisé)

 

 

Créé par Stéphane Besuchet